Petits formats présentés au Carla Bayle en décembre 2018 - Maquette sur le projet traitant sur la notion "amour et désamour" en lien au corps.

Mon travail de peintre plasticienne met en scène mes questionnements sur la vie et le sens que nous pouvons lui donner.

Tout a commencé en 2003 avec l'installation lors d'une résidence d'art en Andorre : « Et toi, qui es-tu ? ».

Mon œuvre représentant 60 allumettes géantes, métaphore de notre société et de nos croyances !

Au centre, une allumette consumée, symbole du temps qui passe et de la mort ; à ses côtés, des allumettes rangées en rangs d'oignon, marquées d'un code barre, représentant notre côté mouton, attachés à nos devoirs et croyances. Les autres, éclatantes, singulières, revêtant leurs habits de scène exprimant un « JE SUIS » bien affirmé.

Puis, « mémoire du corps » présentée à la galerie Tollardona (2005) est un questionnement sur le corps portant en lui ses blessures ! Le corps a ses mémoires et les porte dans ses cellules ! Le corps a ses mémoires et les transmet à d'autres cellules.... Transmettre par le biais des cellules ? Là, j'ai pris conscience de l'importance de travailler sur le « JE SUIS » et de couper ses ficelles nous rattachant à un lien indéfinissable et porteuses d'un poids.

En 2015, l'exposition sur « la cellule » est un questionnement sur la genèse de la cellule. Cette présentation dessine l'hymne à la vie. Le mystère de cette unité, de cet œuf, de cette petite alvéole tissant des liens avec ce «NOUS». L'amour se suffit à lui même pour vivre et se nourrir ?

Le temps passe, l'amour perdure, résiste malgré l'usure du temps qui passe, malgré les questionnements de la vie ! Échappe-t-on au temps ? Échappe-t-on à l'usure du temps ? Et du coup, c'est un questionnement sur la vie, sur le temps et ce rapport à l'espace, aux mémoires... Car nous sommes toujours rattrapés par notre histoire, par le « JE » qui s'interroge et prend place dans toutes ses dimensions : passé, présent, futur !

Le « JE » est l'alignement ! Sans la verticalité, il n'y a pas de « JE » ! Sans horizontalité, il n'y a pas d'histoire ! Ainsi le symbole de la croix est en conséquence, une fonction de synthèse et de mesure. En elle et à travers elle s'entremêlent le temps et l'espace. Elle est le cordon ombilical jamais tranché du cosmos relié au centre originel... Elle est la communication terre-ciel, de haut en bas et de bas en haut. Elle explicite le mystère du centre par son intersection.

Là, est ma quête sur l'enjeu du « JE »

Exprimer « JE SUIS », c'est prendre place dans l'espace ! Dans l'espace mais aussi dans son soi.

Le « Je » est si important à mes yeux qu'il mérite son éclat.

« L 'enjeu du « JE » » (2018) est l'évocation de la représentation de ma vie.

Je suis une femme avec un corps et puis... ? Et puis, je ne sais pas !

Je suis comme un nuage qui se laisse porter par le courant des airs, et mes pieds sont attachés à l'ancre du bateau à ce noyau. Tout est lié et nous ne le voyons pas ! Et lorsque cette ancre se détache, notre bateau devient une étoile pour que notre mémoire puisse rester en lumière pour les prochains êtres qui viendront s'incarner !

Je suis un bateau cellule qui transporte des histoires et ce bateau voyage au grès du vent, suspendu à un fil qui nous mène dans des espaces qui nous sont inconnus ! Alors, la seule connaissance pour laquelle je me sens sûre est mon état d'être, qui me dicte si tout est juste pour moi. Et quand je me sens bien, j'ouvre grand les voiles de mon bateau pour partir vers un autre espace qui m'est encore aujourd'hui inconnu mais qui me permettra de me sentir mieux !? N'est-ce pas ça, vivre ? Alors, oui, j'aime me dire que la vie me transporte et me fait vibrer, et cette résonance est en lien à la douceur de mon corps !

Tout vibre, tout vibre en moi pour me faire sentir les plaisirs intenses, ou pas, de la vie !

L'élan du geste lorsque je peins m'amène à offrir, lourdeur et légèreté de mon émotion du moment ! Tout est là traduit par le geste ! Suis-je juste dans ce que je souhaite exprimer, même si cela reste dépouillé de tout ?

Je suis juste suspendue à l'émotion du souffle de la vie qui me dicte jusque dans l'élan de mon geste !

Avec le temps, je pourrai poursuivre mon travail sur l'importance du détachement. J'ai touché cette sensation de me détacher de ce lien indéfinissable que l'on peut avoir à sa mère et son père.

J'ai pu ressentir une insoutenable légèreté de mon être lors de ce détachement qui me permet aujourd'hui de ressentir une partie encore plus intime à mon soi ! Là, commence peut-être, le début d'une nouvelle histoire, la mienne dans toute sa grandeur, légèreté, dans sa pure liberté.

Mais, est-on vraiment libre ?

Chantal Bernard 15.03.2019

La cellule, la bulle, la boule, ça tourne.. Ça tourne en rond. Ça serpentine, ça cotillonne... C'est la fête et c'est chouette.. Ça pétillonne, ça monte en l'air, ça respire, ça vole, ça danse, ça chante, ça sourit, ça caresse... Mmm ! C'est doux, profond... C'est un cocon, un nid douillé, un lit d'amour où l'on fait l'amour... C'est palpitant, c'est chavirant... Mmm ! c'est bon ! C'est tendresse, c'est paresse, c'est calme et reposant, c'est toi, c'est moi, c'est nous, c'est vous...
La cellule ça tourne comme quand tu apprends à écrire, tu fais des boucles qui n'en finissent pas comme la fumée sur le haut de ta cheminée... Tu t'en souviens quand tu dessinais des maisons avec la fumée ?
La cellule, c'est un point, un rond, une boucle, une cercle. Ça ne s'arrête jamais, c'est l'infini infini... C'est partout, ici et ailleurs, c'est dedans mais c'est aussi dehors. C'est le soleil, c'est ton cœur, c'est mon cœur, c'est la vie, c'est plaisant, c'est gai, c'est transformant, c'est voyageant, c'est magique....
La cellule... ferme les yeux, respire et ressens là en ton être profond... Elle est partout, en toi, en nous. C'est ce qui s'illumine et qui te pousse... Souffle doucement comme quand tu chuchotes. Là, se tient ta bulle devant toi. Elle prend l'envol pour partir et attraper dans son panier des moments de vie ensoleillés.... La vie, c'est profiter de tous les êtres qui t’entourent et de leur dire Je t'aime..... Aimer ses amis, son amoureux, ses enfants, son voisin et même les crétins ! Penser cellule et tout ira bien !